Plongeons

A chaque fois que je me penche un instant sur tout ça, l'arbre, les racines, leurs encres sur moi, je rêve la nuit, en petits détricots, cris et angoisses étranges, parfois sang.
C'est donc peut-être ça, les murs qui se rapprochent. Sommeil habité, route sinueuse jusqu'au matin. Parler avec J., le consigner ici, c'était comme le souffle du sable dans l'eau.

Je file nager dans le jour gris. 
Corps fort et courbaturé, la loutre la plus tatouée du bassin. 
La fatigue se tient gravée sous mes yeux, dans les soupirs que je dépose ici et là.
Malgré tout, malgré ce moment étrange, comme une marche lente vers une rambarde au-dessus d'un horizon impossible à voir, mes heures sont douces. J'écris depuis mon monticule de plaids, Verlaine Ty Miaou saute de son petit appartement pour venir contre moi et le thé à mes pieds s'effile dans l'air.
Je n'ai rien prévu de plus que ça, sentir le chlore et mes bras tendus.
Dormir un peu loin du verger.