Chronique du chlore

L'odeur du chlore reste longtemps sur ma peau, malgré le savon et les potions, les heures qui passent. J'ai nagé ce midi en savourant mon épaule débloquée, l'absence inédit du mal de tête quotidien jusque là. J'étais hypnotisée par l'exacte impulsion de mes bras me propulsant sous l'eau, amplitude fascinante et mouvement rassurant. Je suis rentrée avec la faim, puis j'ai passé le reste de mon jour avec le sommeil.
Je veille sur le prochain jour d'eau, longue session de piscine vide.
Je veille aussi sur moi, sur le chat qui dort en long contre mon ventre, la nuit qui caresse nos paupières et le silence qui brode nos jours.
Je passe des heures tranquilles et des nuits pleines de pas chassés.
Je nage pour me sauver de la moindre goutte, de la plus petite tempête. Je nage et tiens en respect les baïnes.