Le petit marché

J'ai un petit marché en bas de ma rue les jeudis après-midi. J'y ai des habitudes, et donc des comme copines, des ristournes et des cadeaux. F. me donne des recettes et moi je lui raconte des bricoles. Aujourd'hui, que mon neveu va sûrement devenir James Dean quand il aura quatre ans, puisqu'il a estimé que c'est l'âge auquel il aura le droit de jouer aux cartes, avoir un couteau et conduire la voiture. On a papoté sous la pluie bruyante, j'ai pris quelques petits trucs car j'ai encore un stock de légumes conséquent, mais je n'ai pas pu résister à un chou-fleur trop mignon et un panais qui se prenait pour un navet.
J'ai pris des pommes, en pensant à mon fidèle Verlaine Ty Miaou, qui adore se rouler sur le sac, vole même parfois un fruit pour jouer avec si j'ai le malheur de le poser sur la table basse. J'ai beau avoir demandé autour de moi, personne ne possède ce modèle de félin attiré par les Elstar.
J'ai pris la fin de l'averse, et ma faim de la sortie piscine conclue par un simple bol de soupe.
J'ai eu cette douleur à la cheville, brûlure d'après l'effort, entorse vielle de dix ans bientôt. Doucement sur le crawl. Un sourire en voyant mes cheveux bouclés en bazar planquer mes petits trous de terreurs elles aussi passées. Doucement sur les ciseaux.
Je suis rentrée, j'ai ramassé l'eucalyptus qui passe son temps à se jeter par terre à cause du vent, j'ai lu et mangé donc, en admirant ce jour et ce chou-fleur auquel il ne manque vraiment qu'un nœud pap' pour être le coquet de ces dames.