La pluie, encore.
J'ai filé nager sous des trombes d'eau assourdissantes. Le temps d'arriver à la piscine, mes cuisses étaient trempées et mon parapluie épuisé. Je me suis contentée une fois dans le bassin d'un minuscule rayon de soleil jouant avec la mosaïque du bassin.
Cette météo, c'est exactement ça : se contenter de peu.
J'aimerais pourtant si fort, les premières robes sous le pull du matin, la crème solaire pas loin, le soleil des jours possibles, la séduction joueuse qu'on élabore au printemps tiède. J'ai déjà la bonne mine du sport dehors, le dos bronzé du bassin nordique, des mots de louve, mais il me faut la lumière, la lumière qui berce et repose, la lumière qui réconforte.
Se déshabiller de l'hiver prend un temps infini quand on a au creux du ventre l'appétit du livre à l'ombre, d'une séduction légère les joues empourprées d'une bière fraîche, des pieds nus dans le matin neuf, un thé dehors et tout à vivre.