Je suis dans un temps de mon corps où il faut que je sois précautionneuse. Si je sens mes mouvements moins entravés, l'inflammation autour de ma colonne presque disparue, de petites alarmes tirent dans mes muscles à certains mouvements.
Pourtant, il y a une beauté dans ces espaces autour du mouvement. Sur mon tapis, le Pilates plein de conscience. A la piscine, les longueurs où le souffle se libère. Mesurer l'engagement de mes cuisses, soutenir mon dos de mes abdos, tenir mon corps haut et fort.
Mon pyjama sent encore la gaulthérie, mes épaules la compensation par des angles étranges.
J'ai pu cuisiner des choses secondaires, muffins épicés, journée paresseuse et ciel bleu béni.
Je prends un nouveau rendez-vous avec mon maillot de bain rayé, demain, l'heure tranquille dans la piscine moins fréquentée.
Et je me remercie, de nager, plonger sous les vagues et remonter d'un coup de talon, même quand ça fait vriller une douleur dans ma fesse, de couler sous la douleur sans abandonner les brasses énergiques.