3 heures, puis 4

3 heures 27, je me réveille parce que j'ai chaud. Le printemps, donc. J'essaie d'évaluer mon mal de tête, que mon correcteur traduit en "mal de terre", le mignon. Je pense à la lave en fusion, me dis que si elle fait elle aussi 3000 degrés, comme mes jambes sous la couette, ça doit être des scientifiques qui ont décidé ça au pifomètre. Je ne suis pas certaine qu'il existe un outil aussi performant pour évaluer cette température, donc il y a forcément un type qui a dit "Mets 3000 degrés dans le rapport Pierrick, ça va faire bien", le cul sur la roche à flanc de volcan, avec un petit sandwich aux crudités et de la crème solaire sur le nez.
Je vérifie. Entre 700 et 1200°C, la lave. Fillette, va...
Et sacré p'tit cul Pierrick, penché au-dessus de la lave, avec son acolyte qui le tient par la ceinture (pour faire des conneries pareilles, ils ont clairement des blessures d'enfance à régler, ça ce sont des petits garçons à qui on a trop dit "Attention !", depuis ils gigotent sur des volcans)(ceci dit, Pierrick, permets-moi, mais ta mère n'est pas responsable de tout non plus, trois jours de coma parce que tu es tombé du bidet, ça bouleverse. Pauvre mère... Une sainte-femme, Elisabeth. Appelle-la un peu plus, bon sang).

Insomnie donc, qui me fait penser à ce titre de Jazzy Bazz, comme à chaque fois, et donc au couplet d'Esso Luxueux. Après "Rouler la nuit", qui me donne bien sûr envie de conduire dans une ville déserte car je suis une femme à la poésie simple, "Insomnie" me donne envie de boire un café dans un kebab, car je suis aussi sensible aux magies douces, aux évocations naissant d'un rien, peut-être pour certains simplement une originale, une bizarre. Comme Pierrick.