La mer au rouge

Je marche dans le ciel, il est rose, violet et gris, pluie dedans et sans un vent.
L'homme parle avec les mains et ça joue ma musique, les écouteurs trop fort et le soir trop soir : je veux rentrer, m'effacer et oublier. J'ai fini un livre et ma patience, plus une syllabe.
Je pense à la mer, j'espère qu'elle va bien. Je me demande souvent de ses nouvelles, dessine son sel et les algues. Elle est toujours en moi sans danger. Quelques brasses le long de la route et je me rappelle, est-ce qu'elle aussi enfouit ses vagues et écume l'automne. Peut-être qu'elle se rappelle mes bras passés et mes remous, peut-être qu'elle attend nos peaux et espère comme nous. Il y a sûrement des hommes qui la baignent plus que d'autres de prières et d'insensés, il y a sûrement des hommes qui en connaissent chaque goutte, des hommes qu'elle baptise chaque jour.
Mer déviée par un feu rouge, quatre voitures et un vélo à marée basse, quel soir, je marche dans le ciel, le rose et le violet, un gris parti et le soir, se rafraîchit.