(sans titre)

Je connais l'odeur de l'abandon.
Elle a celle du cou d'un garçon, celle de l'avant-bras d'un homme. Elle a celle de la salle de bain embuée après des ablutions, celle d'une ville d'hiver embrumée après la folie douce, celle de mes parcelles embrassées.
Je respire, et ça me revient aussi, alors j'aimerais le corps suspendu comme les jardins tokyoïtes. J'aimerais le corps, mon corps de petites branches aux bourgeons tendres, fossilisé en un instant, incapable d'identifier une odeur, incapable de me rappeler la douceur, incapable de me laisser sentir la solitude des fureurs sans terreau.