(sans titre)

Il y a le vieux monsieur de l'immeuble d'en face, figé avec son chien devant les travaux de la voirie. Je crois que c'est parce que dans leur enfance il n'y avait pas de pelleteuse que les petits vieux endossent désormais le rôle d'observateurs bien volontairement.

Et moi je les vois.
Les immeubles qui se montent en un clin d'oeil de passants paresseux, de promeneurs négligents.
Les routes creusées comme des milliers de tombeaux, mystérieux tuyaux et passages secrets que je me rêve.
De l'autre côté des grilles, il y en a toujours un. Il a une casquette ou un pantalon en velours, déjà le pain et parfois un chien.
Un petit vieux qui regarde cette grande affaire, les ouvriers.
A 16 heures 30, il ne sera pas là mais il y aura son homologue en poussette, qui mange des madeleines et regarde avec la même application l'élévation de l'urbain jusqu'au ciel, Icare en tenue de chantier dans la grue jaune.